• Chapitre VI :

    La Tempête

     

    Xzelkur et le Roi des Océans examinaient le poème dans la cabine du capitaine. Tout portait à croire qu’il devait être l’une des cinq clés évoquées dans l’inscription de l’épée antique trouvée sous Moga. Mais en quoi pouvait-il être une clé, là était la question. Il devait sans doute y avoir un message codé caché entre les différents vers. D’ailleurs, dans le quatrain, le fait chaque vers répétait successivement deux fois la même lettre en début de vers intriguait Xzelkur. Mais les deux autres vers, externes au quatrain, brisaient cette étrange répétition. Il ne fallait donc pas trop poser d’hypothèse à ce stade de la quête, car tout devrait s’éclaircir une fois les autres extraits du poème réunis :

     

    -Roi des Océans : Le coffre était bien rempli. Vous n’avez pas eu trop de difficulté pour y parvenir ?

    -Xzelkur : Pas spécialement… Mais ce qui est sûr, c’est que l’on s’attend à peu près sur quoi on peut tomber lors de nos prochaines escales.

    -Roi des Océans : Parfait ! Sinon, tu penses qu’ils en sont où, à la Marine ?

    -Xzelkur : C’est délicat. D’un côté, Aranok est visiblement devenu Roi de continent pour un certain puisqu’Ereth semble s’être exilé, ce qui nous fait un lourd ennemi en moins. De l’autre, Etoile ne laissera pas les pillages ainsi que le cours blocus de Tanzia sans jugement, le connaissant, il a sans aucun doute réussi à convaincre Aranok de monter une armada pour partir à notre poursuite. Après, cela ne s’organise pas en une semaine, et Etoile ignore où nous sommes partis. Mais il va assurément lancer un avis de recherche.

    -Roi des Océans : Donc, on pille et détruit chaque navire, non pirate, que l’on croise !

    -Xzelkur : C’est la meilleure solution pour continuer à bien notre quête !

    -Roi des Océans : Bien ! A présent, retournons au pont, le navire tangue fortement, signe qu’une tempête se prépare sûrement !

     

    A peine les deux hommes rejoignirent le pont que la vigie signala une mystérieuse ombre fondant droit vers le navire. Le ciel, à son tour, s’assombrissait de plus en plus, trompant ainsi l’arrivée imminente d’une tempête. « Dragon !! » Hurla la vigie qui venait de découvrir le visage caché derrière la mystérieuse ombre.

     

    -Xzelkur : Bon sang ! Mais c’est un rathalos azur, et il est borgne… Il semblerait que je le connaisse déjà ! Je l’avais chassé hors de l’île de Moga il y a quelques mois. Il a sûrement été à nouveau chassé de son territoire pour survoler ainsi les océans.

    -Roi des Océans : Et bien comme vous vous connaissez déjà tous les deux, je vous laisse vous amuser ! Moi et mes hommes, nous nous chargeons de la tempête !

     

    Le foudre grognait enfin dans les cieux, les nuages noirs crachaient de lourdes gouttes d’eau, et l’océan soulevait des hautes vagues. Tandis qu’à ce moment-là, toujours provenant des cieux, des flammes éclatèrent, signalisant l’arrivée du dragon azur. La bataille contre la tempête et le dragon était imminente.

     

    L’équipage du navire exécutait à la lettre chacun des ordres du capitaine afin de maintenir le cap du navire alors que le rathalos azur tournoyait autour du bâtiment. Brisant les hautes vagues, le navire tanguait grandement, ce qui compliqua l’atterrissage du rathalos azur. Mais Xzelkur ne comptait pas le laisser cracher ses flammes à partir des airs. Il s’arma alors d’une baliste et tira sur les ailes du dragon. Malgré la difficulté de la visée, Xzelkur parvint tout de même à toucher une patte et une aile du rathalos azur. Déstabilisé, la créature perdit de la hauteur et s’approcha encore plus du navire. Le moment était venu pour Xzelkur de l’agripper avec une corde. Il fonça à présent en direction du harpon, mais une vague frappa si durement le navire que tous les hommes tombèrent sur le plancher. Le rathalos azur fondit alors droit sur le navire et attrapa un homme avec ses deux puissantes serres. Mais la proie du dragon avait plus d’un tour dans son sac et planta sa dague en plein dans le mollet droit du rathalos azur, qui, criblé de douleur, s’écrasa à même le plancher du navire avec le pirate. Ce dernier s’escarpa du dragon et accouru à son poste, tandis que Xzelkur fondit, à son tour, droit sur le monstre. Un duel au corps à corps pouvait enfin commencer !

    Le rathalos azur se retourna lentement vers Xzelkur, le temps de se remettre de sa chute, et le provoqua en rugissant de menace. Xzelkur répondit en toussant et fondit. Coups de lames et de crocs dansèrent alors au cœur de pont où la zizanie était grande sous une tempête d’une grande violence. Les flammes que crachait le rathalos azur pourraient être un grand danger sur un navire, mais par chance, la pluie avait rendu impossible tout incendie. Dans la bataille, le rathalos s’emmêla une patte dans un tas de cordes. Préoccupé par ce gêne, Xzelkur en profita pour lui asséner un coup fatal qui fit tomber la créature sur le plancher. Le chasseur y vit alors l’occasion de lui porter le coup de grâce, mais il fut repoussé par une explosion enflammée sortant de la gueule du dragon. Or, à nouveau, une nouvelle vague frappa durement le navire qui le fit alors dangereusement tanguer. Entrainé par les mouvements incessants, un baril roula vers le rathalos azur et le cogna en pleine tête. La créature, surprise, se releva brutalement en tentant maladroitement de s’envoler. Mais la corde était toujours rattachée à sa patte, alors, le rathalos azur força sur sa patte, mais la corde ne céda point. Xzelkur comprit alors que le rathalos azur, blessé, voulait fuir le combat, et afin d’éviter qu’il ne revienne sur le pont afin d’y causer des ravages, il prit la décision de couper la corde afin de le laisser fuir.

    Une fois la corde coupée, le rathalos azur se retira au lointain. Une catastrophe a été évitée, mais une autre était toujours à gérer. Xzelkur ne perdit donc pas de temps, et accouru aider les hommes à maintenir le cap face à la tempête.


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  • Chapitre V :

    Anagantios II : Wyrm, J’entends ta peine

     

    Les pirates du campement se félicitaient d’avoir abattue une si grande proie. Ils ricanèrent lorsque l’équipe d’expédition arriva pour voir ce qu’il en était du Najarala du Déluge. Vannes et moqueries en tous genres fondirent alors sur les cinq hommes. Xzelkur constata en effet que le Najarala du Déluge était bien mort, il ne suffisait que de le dépecer afin d’y trouver un joyau permettant d’accéder au temple. Il fit part aux hommes de la découverte du temple et de cette probabilité de trouver un joyau dans le corps du Najarala du Déluge pour pénétrer à l’intérieur des vestiges. Alors, les hommes se précipitèrent à dépecer le cadavre. Mais après l’avoir entièrement vidé de ses entrailles et autres organes, ils ne trouvèrent aucune trace de joyau. Xzelkur resta perplexe et fit le tour du cadavre.

     

    -Les yeux ! S’exclama Xzelkur.

     

    Les hommes retirèrent les yeux du cadavre qui ne ressemblait plus à grand-chose. Or, l’un des deux yeux avait été percé, il n’y avait plus qu’à espérer qu’il ne soit pas si important pour la suite. Les yeux restaient néanmoins énormes, il fallait les deux mains pour n’en prendre qu’un seul. Mais il n’y avait pas de temps à perdre, l’équipe de Xzelkur retourna rapidement en direction du temple avec les yeux du Najarala.

     

    Quelques instants plus tard, après avoir traversé à nouveau une bonne partie de l’île Anagantios afin de se rendre au temple, l’équipe d’expédition arriva enfin à destination. Ils retrouvèrent rapidement la fameuse dalle aux symboles qui pourrait être l’entrée du temple. Analysant une dernière fois le bas-relief peint, Xzelkur prit l’œil percé et le déposa sur la griffe.

     

    Rien ne se passa.

     

    Alors, Xzelkur changea d’œil et plaça l’œil intact sur la griffe.

     

    Rien ne se passa.

     

    Xzelkur grogna et se retourna sévèrement vers ses camarades :

     

    -Pask-Ur : Alors ?

    -Xzelkur : On retourne au campement ! On va faire sauter ce putain de mur !

     

    Râlant, les cinq hommes firent à nouveau un aller-retour afin de chercher de la dynamite au campement où les autres hommes ne manquèrent point de se moquer d’eux à nouveau, le tout en jouant au ballon fabriqué à partir d’organes gonflés du cadavre du Najarala du Déluge. Après avoir récupéré la dynamite et s’être à nouveau rendu au temple, les hommes ne perdirent point de temps à installer les explosifs. Une fois le tout préparé, il ne manquait plus qu’à allumer la mèche :

     

    -Xzelkur : Bon, ça, c’est fait ! Passez-moi le feu !

    -Drag’Orn : Ah oui, le feu !

    -Céleste : Euh…

    -Xzelkur : Vous plaisantez ou quoi ? Vous n’avez pas ramené une torche du campement ?

    -Pask-Ur : On va faire un feu vite fait !

    -Xzelkur : Bien sûr ! On va faire un feu ! Non mais tu étais là ou quoi, tout à l’heure ? Avec toute cette pluie, le bois est humide !

    -Céleste : ça devient vraiment une blague, cette histoire…

    -Drag’Orn : Eyh ! Si notre aventure finit en bouquin, j’espère qu’il n’y aura pas de chapitre sur cet épisode, hé hé !

    -Ilmarion : Pas d’inquiétude ! Je viens de trouver des pierres à feu dans ma besace et de quoi faire tenir une flamme pour quelques minutes !

     

    Sauvé par leur compagnon qui leur apporta le feu, Xzelkur ne perdit point de temps à allumer la mèche. Rapidement, les hommes se reculèrent des explosifs, chacun d’entre eux grimaçait à l’idée qu’une anomalie ne vienne gâcher à nouveau leur plan, mais finalement, l’explosion se déroula sans soucis. La dalle de pierre qui faisait office de porte du temple fut brisée par le souffle de l’explosion, et un profond tunnel s’engouffrant dans les profondeurs de la terre se présenta aux hommes. Il n’y avait plus qu’à y aller.

     

    Par chance, Ilmarion était parvenu à fabriquer une torche de fortune pour pouvoir continuer l’exploration du temple qui s’enfonçait de plus en plus sous terre. Les parois rocheuses étaient très humides, d’étranges champignons y poussaient. Le sol était dangereusement glissant, jusqu’à ce que les escaliers cessent de s’enfoncer sous terre. Alors, un long couloir s’avança jusqu’à une grande salle. Les hommes s’approchèrent de la salle avec prudence mais furent ébahit devant le spectacle qui se présentait à eux.

     

    Sur la droite de la grande salle, un point d’eau illuminait la pièce jusqu’au plafond. Les éclats bleus renvoyés par les lueurs aquatiques rendaient presque le lieu féerique. Au centre de cette salle se présentait fièrement un grand coffre encerclé par la statue d’un grand Najarala dont il manquait les yeux. Très vite, Xzelkur fit le rapprochement des yeux manquant de la statue aux inscriptions de la dalle qu’ils venaient de faire sauter. Ils furent donc placés sur la statue. Les hommes se reculèrent lentement au moment où le sol se mis à trembler petit à petit. Quand tout à coup, la statue émit un hurlement proche à celui d’un Najarala. Les hommes se reculèrent de plus belle, mais le sol cessa de trembler et le cri disparu, laissant un lointain écho se poursuivre. Un bruit sourd métallique s’échappa du coffre. Les hommes comprirent que les yeux de leur précédente proie étaient bien la clé permettant l’ouverture du coffre. Il ne manquait plus qu’à l’ouvrir afin d’y découvrir son contenu.

     

    Sans attendre, le coffre fut ouvert. Dès lors, mille rayons de lumière surgirent sur les visages des cinq hommes. Le coffre était remplie d’or, mais sur toutes ces pièces dorées se présentaient des grèves d’une armure ainsi qu’une feuille.

     

    -Xzelkur : Les gars… Faut qu’on aille au camp et que l’on ramène du monde pour prendre le coffre. Notre aventure risque d’être bien plus intéressante que prévue. Dit-il en lisant le contenu de la feuille sur laquelle un poème était écrit.

     

    « Wyrm Mère de ce qui a été, est, sera,

    Wyrm Mère d’Aube, Fin, Eternité,

    J’entends ton agonie, tes larmes,

    J’attends ton éveil, ta vengeance,

     

    Donne le séisme à ceux qui t’ont ensanglanté,

    Imagine le monde de ton retour, »


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