• Anagantios I

    Chapitre IV :

    Anagantios : Le Prince du Déluge

     

    La carte dont avait hérité le Roi des Océans était unique. Elle présentait une partie du Monde Inconnu, se trouvant après l’Est du Monde Connu. Epona était une mer trop méconnue pour y rester longtemps, accoster sur une plage le plus rapidement possible était primordial afin d’éviter de tomber sur un léviathan aussi dangereux, voire plus, qu’un lagiacrus. L’armada s’était dissipée juste après le blocus de Tanzia, à présent, le légendaire Arvantura était seul dans sa quête du trésor Atlanteus. Le légendaire navire avait accosté sur l’île d’Anagantios depuis deux jours déjà. L’équipage s’était coupé en deux, une partie avec le Roi des Océans veillait sur le navire, dans que l’autre, guidée par Xzelkur, avait installé un campement dans l’île afin de trouver le premier fragment de la clé.

     

    L’expédition de l’île avançait bien. Xzelkur et le groupe de pirates avaient découvert un vieux temple, sans entrée, au centre de l’île. Après avoir inspecté le temple, ils remarquèrent une grande dalle recouverte d’étranges symboles ainsi qu’une peinture murale au-dessus d’une patte de monstre sculptée en relief. Visiblement, il serait possible de déposer quelque chose sur cette main griffue, vue la façon dont la patte a été sculptée, il semblerait qu’elle attende de tenir une sorte d’orbe. Cela était simple à deviner. La grande dalle devait être la porte permettant l’accès au temple. Parmi les symboles qui ornaient la dalle, Xzelkur et les pirates en reconnurent un en particulier. Il s’agissait d’une peinture représentative d’un monstre, en particulier d’un Najarala. Et vue son pelage pourpre, il devait assurément s’agir d’une représentation du rare Najarala du Déluge. Vu la disposition des symboles et autres représentations, Xzelkur et les pirates en conclurent que « l’orbe » qu’ils devaient trouver devait être en un Najarala du Déluge se trouvant sûrement quelque part sur l’île. Xzelkur se rassura tout de même en voyant que le peuple ayant construit ce temple avait été assez intelligent pour transmettre un message si facilement, en espérant que ce qu’ils en avaient compris était juste…

     

    -Xzelkur : Bon ! Les gars, visiblement on comprend tous la même chose ! Faut apparemment qu’on chasse un Najarala du Déluge, qu’on le dépèce pour y trouver une orbe qui ouvrira l’accès au temple ! Conclu-t-il.

    -Céleste : Ouais, je le pige aussi comme ça !

    -Xzelkur : Eh bien, plus qu’à partir à la chasse !

     

    Xzelkur était accompagné de quatre hommes de l’équipage pour l’expédition, tandis que les autres hommes de son groupe surveillaient le campement. Céleste était l’un des plus jeunes hommes de l’équipage, très doué pour manier les dagues et le pistolet, il était l’un des meilleurs stratèges de tout l’équipage. Pask-Ur était un homme plutôt agressif. Selon lui, tout problème a sa solution sur un bon poing bien placé, il avait beaucoup de difficulté à comprendre ceux qui avaient tendance à parler pour résoudre des problèmes… Enfin, vous voyez le personnage, quoi ! Pask-Ur avait la curieuse tendance de se vêtir avec uniquement des composants en provenance de cheval, dont les ossements et organes. Drag’Orn, vieux loup de mer dont on dit qu’il naviguait avant même qu’il n’apprenne à parler, assurément l’un des hommes les plus craints et recherchés par la Marine depuis des décennies. Il ne parlait pas souvent mais fumait et buvait beaucoup, enfin, un peu plus qu’un simple pirate. Et enfin Ilmarion. C’était un homme incroyablement doué pour maîtriser toute sorte d’arme, pas très bavard non plus, vêtue de longs habits sombres, il était également un bon stratège marin.

     

    La quête avait démarré sous la pluie. Cela entacha les recherches, les nuisances sonores et visuelles ralentissaient les cinq hommes. Mais les connaissances de Xzelkur sur le terrain, en tant que chasseur, lui permettaient d’avancer sans problème. Le Najarala du Déluge était un monstre serpent qui était très aisé en milieu humide, Xzelkur savait que la pluie était une chance de la trouver plus facilement, car la créature sortait le plus souvent de sa tanière pour mouiller ses écailles sous la pluie afin de remplir ses poches d’eau internes. Mais les hommes eurent de la chance, les recherches ne furent point si longues. En effet, Xzelkur reconnu les traces de la créature, mise en valeur par l’eau de pluie qui s’y engouffrait. Il ne suffisait plus que de les suivre dans la discrétion la plus totale.

     

    Quelques instants plus tard, Xzelkur donna l’ordre de s’arrêter. A travers les fougères, il vit une grande ombre grogner, aux yeux dorés. Après quelques pas en avant, le chasseur confirma qu’il s’agissait bien de la proie recherchée : Le Najarala du Déluge dévorait tranquillement un herbivore qu’il venait sans doute de tuer. Le moment était parfait pour une bonne attaque surprise :

     

    -Xzelkur : Qui est bon tireur ?

    -Céleste : Moi, mais je n’ai qu’un pistolet. Trop risqué de viser avec sous la pluie et à une telle distance !

    -Drag’Orn : J’ai un fusil !

    -Céleste : Fait voir !

    -Drag’Orn : Attend ! J’ignore s’il est rechargé !

    -Céleste : Quel pro !

    -Drag’Orn : C’est bon ! J’ai passé ma journée à aiguiser mes lames, je ne peux pas penser à tout non plus ! De plus, je ne m’en sers jamais !

    -Ilmarion : Alors pourquoi tu te trimbales avec ?

    -Drag’Orn : Pour ce genre d’occasion, pardi !

    -Xzelkur : Bon, vous vous grouillez ?

    -Céleste : Prodigieux ! Cet homme part chasser des dragons avec un fusil mais il oublie carrément de prendre des munitions !

    -Drag’Orn : Oh ?!

    -Xzelkur : Bien joué ! D’ailleurs, ce n’était pas vous les gars qui avez mis à genou Tanzia en moins de 5 minutes, hier ?

    -Drag’Orn : Oui, bon, ça va, hein ?!

    -Pask-Ur : Du coup, on fait quoi ?

    -Xzelkur : Rien. Le Najarala s’est cassé…

    -Céleste : Eh bien heureusement qu’il n’y a que nous pour témoigner de nos compétences…

     

    Ils s’avancèrent prudemment vers la carcasse de la proie du Najarala. Il s’agissait d’un Slagtoth, gros herbivore paisible des régions pluvieuses. Les hommes ne virent ni entendirent plus aucun signe du Najarala du Déluge. Après un instant de silence, Céleste fit signe de continuer les recherches vers le Nord.

     

    Quand tout à coup, Une lourde masse se fracassa entre les cinq hommes. Un sifflement résonna entre les feuillages, le Najarala du Déluge était là. Ce qui venait de s’écraser au sol devant les hommes était son énorme queue vibrante. Le gigantesque serpent sortit peu à peu de sa cachette et encercla, de son long corps pourpre, les hommes qui dégainèrent leurs armes. « Bon, connaissant bien la méthode de chasse de la bestiole, je vous invite fortement à vous sortir rapidement de son étreinte, sinon, on finira comme le… » Ordonna Xzelkur, ne finissant point sa phrase du fait que ses camarades s’étaient déjà échappés du piège du grand serpent. Pestant, le chasseur courut et bondit sur le dos de l’animal avant de se propulser en dehors du piège. Ses futures proies s’étant extirpées de son étreinte, le Najarala du Déluge fondit alors droit sur Pask-Ur qui parvint à parer la charge en assénant un puissant coup latéral de son épée lourde. La créature, brisée dans son élan, pivotant d’une grand facilité et rapidité vers Drag’Orn en tentant de l’attraper par un grand coup de mâchoire. Mais l’homme, sans aucune précipitation, s’accroupit  délicatement avec une surprenante facilité, ce qui perturba le Najarala se retrouvant tout interdit dans son attaque. Alors, le pirate s’agrippa à l’une de ses cornes afin de grimper sur la nuque du monstre. L’homme en profita pour planter sa dague à maintes reprises sur le Najarala qui se tordait de douleur. L’occasion se présenta alors pour les quatre autres hommes d’attaquer. Coups de lames et tirs de pistolets brisèrent l’écaille pourpre du Najarala du Déluge qui hurla des plus belles. Le sang de l’animal coula à flot tandis que la pluie s’accentua. Sous les coups des pirates, le Najarala du Déluge s’écroula au sol. Dans la chute, Drag’Orn fut propulsé sur la tête du monstre et en profita pour lui crever l’œil droit. Crispé de douleur, le Najaral du Déluge rampa à toute vitesse au plus loin, fuyant le duel. Les hommes tentèrent tant bien que mal à le suivre, mais la forte pluie ralentissait fortement leur traque. Après quelques minutes plus tard, cherchant toute trace de l’animal, ils se rendirent compte qu’ils ne trouvèrent rien. Mais, un instant plus tard, une fusée de détresse fut lancée du campement et une succession de tirs résonnèrent au sein de l’île. La pluie cessa.


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